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visage était noble et grave, sa parole polie mais brève : tel il me parut d’abord.

Insensiblement, quand je le connus mieux, car ce fut toujours lui qui vint m’ouvrir la porte du palais et m’y accompagna, je découvris sous cet air sérieux une bonté touchante ; il commença par faire connaissance avec ma fille, il causait avec elle, il expliquait à cette enfant de quatre ans les sujets des tableaux et des fresques, la faisait se mirer dans les grandes psychés qui ornent les chambres des princesses, l’asseyait sur le trône où s’étaient assis plusieurs rois, où s’était assis l’empereur ! Enfin il se prêtait à tous ses caprices : un jour nous étions arrivés dans ce délicieux appartement du rez-de-chaussée qui fut habité par madame de Maintenon, par cette femme reine de fait, qui eut plus que le pouvoir d’une reine, mais sans en obtenir jamais le titre.