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vienne vers son humble prêtresse, ce doux savant, comme le Christ allait avec simplicité aux petits enfants ; qu’il vienne en redingote, en pantoufles, en déshabillé de travail, mais qu’il vienne !…

Paul porte lui-même cette épître (dont nous avons la copie), il en admire le style ; il dit à Béatrix qu’il embrasse : Vous êtes une Sévigné, moins les crudités qu’elle se permet et dont vous avez la pudeur de vous garder.

Cependant le savant ou le philosophe résiste à cette bordée épistolaire ; il est tout ahuri et marmotte : Cette femme aurait diverti Molière ! Puis, lançant la lettre dans la corbeille à papiers, il se remet au travail. — Mais Paul ne s’est pas tenu pour battu par le silence qu’a gardé l’astre. Un quart d’heure avant le dîner, il court le relancer dans son nuage. Il arrive dans la voiture de Béatrix ; il surprend l’astre en bonnet grec et les pieds sur les chenets, méditant ou lisant.