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avec une telle pétulance, que le froid Élie fut pris d’une hilarité subite. Encouragé par son exemple, Paul se permit de rire, ce qui lui valut, de la part du vicomte, les regards les plus vipérins. Jugeant la guerre implacablement engagée et les combattants désormais irréconciliables, Paul, a la suite du dîner, proposa à Élie d’aller fumer dans le jardin.

Le vicomte suivit Béatrix dans son boudoir, où il pensait l’apaiser comme à l’ordinaire. Mais il ne trouva plus qu’une amazone armée, fermement résolue à la bataille. Il prit ses mains pour la calmer et voulut tenter de l’embrasser ; elle cria à l’insulte, si bien que le vicomte, devinant la vérité, en vint à de gros mots qui sentaient la régence : il la traita de pécore effrontée et de bégueule érotique.

La rage donna de la force à Béatrix, qui, les deux poings fermés, le chassa par les épaules.