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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. cieux par le fini de détails infiniment délicats. Il écrivait à son sujet, le 10 septembre : Je tâche de me recueillir de mon mieux pour avancer mon tableau pendant ces jours paisibles. C’est un travail si fin et pénible

j’exécuterai dans de si petites dimensions. Néanmoins, j’espère que l’habitude qu’on a à la Chaux-de-Fonds de faire dans le petit volume (ici Aurèle Robert joue sur les termes admis dans l’art de l’horlogerie, où l’on parle volontiers du gros et du petit volume) vaudra à mon petit tableau un accueil favorable. > Le 27 octobre, il accompagnait son tableau des lignes suivantes à M. Oscar Nicolet qui l’avait commandé : « Le National suisse qui, d’ailleurs, me juge très favorablement, me reproche avec raison de faire mes intérieurs trop petits. Vous retrouverez ce défaut dans le tableau que je vous envoie ; au fait, ça ne m’aurait coûté ni plus de peine, ni plus de temps, si je l’avais fait le double de grandeur, vu que les détails sont les mêmes. Au demeurant, ce sont mes yeux qui souffrent le plus de mon erreur ; le propriétaire, en cas d’incendie (dont Dieu nons garde tous), pourra sauver plus facilement un petit tableau pareil ; en cas de guerre, il offrira un ehamp plus restreint aux balles de l’ennemi. Certainement celui-ci est le dernier tableau que je peins de cette manière, vu qu’à soixantecinq ans on ne fournit plus ce qu’on aurait fait autrefois avec facilité, et ce n’est que par le désir de vous être agréable que j’ai pu aller jusqu’au bout de ce travail pénible. >

Un événement de famille heureux pour Aurèle Robert fut le mariage de son fils aîné, qui s’établit comme pasteur dans la cure voisine de Vauffelin ; ceci ranima encore une fois le vieillard. Aurèle, qui avait que ce sera sans doute le dernier tableau que