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MANDRIN.

déterminai à les attaquer par les raisons que voici : ils faisaient des recrues partout ; s’ils n’eussent pas été attaqués avant d’arriversur la Loire, ilsauraient trouvé, en la remontant du côté de Forez, dex ou trois cents vauriens n’attendant que le moment de se joindre 19

A cux. « J’eus pcine à me décider, j’en conviens. Il n’y a point d’officier qui, à la vue des lieux, eût voulu attaquer ces gens-là avec le peu de monde que j’avais : deux compagnies, une de hussards, une de grenadiers, et les quarante dragons de Bauffremont, en tout peutêtre trois cents hommes. La droite du village était absolument inaccessible, étant couverte d’un rocher à pie. La gauche était difficile à tourner, les maisons de ce côté étant défendues par des vergers entourés de palissades.

« La considération de ces difficultés m’engagea seulement à mettre mes propres troupes à la tête de l’attaque, pour qu’il ne fût pas dit que, pour acquérir de la gloire, j’avais sacrifié des sujets nationaux, dont il n’y a cu qu’un seul dragon blessé légèrement. « J’envoyai mes hussards, soutenus par les dragons de Bauffremont, tourner le village et couper la retraite aux contrebandiers, pendant que j’attaquerais de front, par un ravin presque impraticable, défendu de droite et de gauche par des maisons dont il fallait me rendre maître. Le fen qui en sortait était si vif et sisuivi, que je ne pus en prendre plus de trois. Je ne serais jamais venu à bout de déloger ces gens-là, si je n’eusse été mettre le feu à la maison qui m’incommodait le plus. « Craignant d’être tous brûlés, les contrebandiers ouvrirent alors les haies qui étaient derrière eux et be

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A GE se retirèrent, non par l’extrémité du village, occupée par nos hnssards, mais par des ravius aboutissant aux