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À L’ACADÉMIE FRANÇAISE.

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à-dire une vie tout intérieure, sans aucune de ces secousses imprévues et violentes qui donnent de l’intérêt et du mouvement à une biographie ; il a laissé la réputation d’un versificateur abondant et facile, mais d’un poète médiocre. Une anecdote vous donnera la mesure du genre de talent d’Ancelot. Il avait l’habitude de composer chaque matin douze vers, douze, ni plus ni moins. Eh mais, lui disaiton, s’il s’en présentait à vous un treizième qui fût bon ? » « Eh bien, ch bien, répondit-il, tant pis po

pour lui ! > Un moment M. Legonvé s’est élevé jusqu’à des accents touchants qui ont profondément ému son auditoire : c’est lorsqu’il a-représenté son prédécesseur ne trouvant dans la culture des lettres que le pain qui nourrit l’âme, et non pas celui qui nourrit le corps, et obligé d’abandonner les poétiques sentiers de l’Hélieon pour se faire tout uniment vaudevilliste. Le ciel, nous a dit M. Legouvé, avait placé près de M. Ancelot une compague digne de lui, et qui avait de plus que Iui cette ténacité qu’on ne retrouve au même degréque dans le cœur d’une mère. « Vois-tu, dit-elle un jour à son mari, notre fille grandit et nous n’aurons rien à lui donner, nous sommes sans fortune (M. Ancelot, nous dit le récipiendaire, était près, en ce temps-là, de sentir toute l’amertume de la panvreté), essayons d’écrire pour le théâtre. » Mme Ancelot commença par écrire une nouvelle qu’elle signa du nom de son mari et qui eut le plus grand succès ; on en vint ensuite à des vaudevilles ; Mme Ancelot écrivait les rôles de femmes, Monsieur faisait le reste, et e’est ainsi que le futur académicien fut le père de 60 pièces de théâtre, qui lui donnèrent la réputation et la fortune et qui furent l’origine d’une caricature que nous nous to

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