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ment qu’on a une fois dans sa vie dix sept ans, et qu’on éprouve vers la poésie et vers ceux qui la servent un entrainement irrésistible.

Nous sonnâmes ; grand fut mon désappointement, Madame Valmore était sortie ; je vis à sa place qui vint nous répondre, sa fille la blonde Ondine qui devint plus tard Madame Langlais et poète comme sa mère mourut à la fleur de ses ans ; quant à Madame Valmore je ne la vis pas ; je n’étais pas destiné à la voir jamais.

Aujourd'hui en revanche, je veux écrire sa vie. La vie de cette femme excellente qui sans le savoir a exercé sur la mienne un influence si réelle ; au moins en donner quelque traits ; Sainte Beuve m’a précédé ; il semble qu’après lui il ne reste rien ou bien peu à dire. Toutefois Monsieur Corne, magistrat de Douai, aujourd'hui sénateur, ami d’ancienne date de la famille Valmore ayant tenu à Douai deux conférences sur Madame Desbordes Valmore lesquelles imprimées n’ont été distribuées qu’à la famille ou à ses amis il me semble qu’il y a encore bien des choses à glaner ; en tous cas je m’efforcerai de faire parler surtout Madame Valmore elle-même, c’est ce qui me semble le plus sûr.