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D I A L O G V EI.

Roy, lequel neantmoins par ſon Edic‍t leur commandoit de mettre les armes bas, & viure au ſurplus (leur conſcience ſauue) en paix comme auparauant, ſous les loix & police de ſon Royaume.
Le pol.
Tu as oublié de dire, que la Royne d’Angleterre (pour la conformité de la doc‍trine qu'elle & ſes ſuiets ont auec les Huguenots) leur enuoya durant la guerre, vn grand & puiſ‍ſant ſecours : qui fut cauſe en partie, de faire haſ‍ter la reſolution de la paix.
L’hiſ‍t.
Tu as raiſon : Mais pour reprendre le fil de mon diſcours l’Edic‍t de pacification ne fut pas ſitoſ‍t publié, que les Huguenots mirent les armes bas, & ſe conformãt en tout à la volonté du Roy declaree par ſon Edic‍t, menoyent vne vie tranquille & paiſible. Quand la Royne mere, ſe ſouuenant du tour qu’elle leur auoit ioué (les faiſant armer à ſon beſoin & mandement, & neãtmoins accommodãt d’autre part ſon authorité aux Lorrains, pour les faire mieux entrebatre, & en auoir ſon paſ‍ſe-temps) & doutant qu’ils ne peuſ‍ſent oublier la memoire d’vne telle offenſe, & que tout le royaume eſ‍tant d’accord, on ne fiſ‍t quelque deſ‍ſein de cõduire les affaires ſans elle, craignant de perdre par ce moyẽ ſon authorité : ou poſsible (comme Caton, qui appelloit conſpiration enuers le pere de famille, la bonne intelligence de ſes domeſ‍tiques) ne pouuant voir plus lõgtemps l’eſ‍tat de l’vn & l’autre parti en balance, elle monſ‍tra de vouloir entierement fauoriſer le parti des Lorrains : mais cependant elle s’acqueroit

particulierement le plus qu’elle pouuoit d’autres par-

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