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D I A L O G V E.

pour ce que la ville de Merindol cõme lon diſoit eſ‍toit la retraite & ſpelonque des gens tenans ſec‍tes damnees fut ordonné par le meſme arreſ‍t que les maiſon y ſeroyent raſees & demolies, & le lieu rendu inhabitable.
Quatre ou cinq années apres ceux de Merindol, ceux des Cabrieres & le peuple de vingt & deux villages dalentour, pour la meſme doc‍trine furent pourſuyuis à feu & à ſang par le ſeigneur d’Opede premier preſident, & lieutenant pour le Roy en Prouence aſsiſ‍té du Capitaine Poulain qu’on appelle le Baron de la garde, & d’autres Capitaines & ſoldats en grand nombre iuſques la qu’il fut tué & meurtry des poures gens de Cabrieres hommes, femmes & enfans enuiron le nombre de huit cens, contre la foy que le ſeigneur d’Opede leur auoit promis & iuree. Pluſieurs autres grans meurtres & pilleries furẽt exercees ſur ces bõnes gens deſquelles ie me tay pour ce que l’hiſ‍toire qui en à eſ‍té eſcrite en fait aſ‍ſez ample mention. François premier decedé la meſme pourſuyte fut faite ſous Henry ſecond, qui luy ſucceda à la couronne : durant le regne duquel, non ſeulement les liures & les corps des Lutheriens furent bruſlez, ains auſsi leurs legitimes heritiers priuez de leurs biens, qui pour ce regard eſ‍toyent confiſquez & donnez à la ducheſſe de Valentinois, au Mareſchal ſainc‍t André, ou à d’autres ſemblables courtizans, en recompenſe de leurs bons, honeſtes & loyaux ſeruices Il fut deſcouuert de ſon Regne vne aſ‍ſemblee de

trois cens personnes en la rue Sainc‍t Iacques

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