Pol. Quelle femme eſt -ce ou Nymphe que ie voy,
Ayant le port de la fille d’vn Roy,
Plus haute à voir que quelque choſe nee,
D’habits nouueaux eſt rangement ornee,
Haute en ſourcy, ſuperbe en ſon marcher ?
Mal-appris eſt qui n’oſe s’approcher.
Dites-moy Dame, ou Nymphe ſi vous eſt es
Du reng de nous, ou des Graces celeſt es,
Qui quelque fois frequentent les humains :
Puis s’en reuont en ces lieux ſouuerains,
Quand les mortels ſe plongent en tout vice :
Seriez-vous point ceſt e belle Iuſt ice,
Qui s’eſmouuant nous viene voir ca bas,
Pour appaiſer les guerres & combats ?
Pa.Ie ne ſuis pas ce qu’eſt re tu me penſe,
Ie ſuis la Paix que Charle a miſe en France
Dont ie ſuis ſœur, baſtarde comme luy,
Le plus loyal des hommes d’auiourd’huy.
Pol. Vrayment tu as vn bon traiſt re de frere.
Mais dy-moy donc, qui fut auſſ i ton pere.
Pa. Mon pere fut vn Diable deſ-Guiſé
Deſſ ous l’habit d’vn Preſt re ſuppoſé
Monſt re fatal, compoſé de tout vice,
Trouble-repos, eſt able d’auarice,
Dont s’eſchaufa celle noble Putain,
Le ſang infect des bougres d’Italie,