tains deuant ſes yeux : à ſcau.que celuy qu’il accuſe,
pourroit eſt re quelque iour ſon Roy, & auoir ſa
vie, ſon honneur, ſes biens, & de tous
les ſiens en ſa puiſſ ance : & l’autre, Que quoy
qu’il ſache dire & verifier, l’accuſé n’en ſouffrira
rien.
Si le conſpirateur eſt oit quelque perſonne infame,
de laquelle ils n’euſſ ent occaſion de craindre
ſa haine, & inimitié, on pourroit dire qu’ils
ont intereſt particulier à ceſt e douceur, & clemence,
& qu’il n’y auroit que l’exemple publique
qui fuſt fruſt ré : Mais eſt ant celle qui eſt la
plus proche à eſt re leur Royne, contre laquelle
ils ont deſcouuerte ceſt e machination, & les laiſſ er
en proye entre ſes mains, il n’y a pas vn de
ceux qui s’en ſont meſlez, qui ne doiue penſer,
que c’eſt fait de ſa vie, de ſes biens, & de tout ce
qu’il a de plus cher en ce monde, ſi la royne d’Eſcoſſ e
vient à eſt re leur Royne.
Il eſt à eſperer, que ceux qui ont eſt é fideles à
la royne d’Angleterre, à la deſcouuerte, & verification
de la coniuration, perſeuereront touſiours
en la meſme fidelité, quelque danger qu’ils
ſe voyent propoſé deuant les yeux. Or c'eſt vne
tentation bien dangereuſe, qu’vn Prince pour
garantir vn qui eſt digne de punition, mette en
telle eſpece de deſeſpoir ſes plus loyaux
ſeruiteurs.
Le refus de iuſt ice fait par le Prince à ſes ſuiets,
meſmement à ceux qui ſont les principaux,
pres de ſa perſonne, a eſt é touſiours dommagea-