ceux qui troublent ſon eſt at. La punition de ceſt e
conſpiration, n’adiouſt era rien à leur mauuaiſe
volonté : mais l’impunité adiouſt era bien aux
moyens de l’executer. Le Pape, le roy d Eſpagne,
ny le duc d’Albe, quelle parentelle, ny confederation,
ou amitié ſi eſt roict e ont ils à ladict e royne
d’Eſcoſſ e, que pour ſon reſpect ils ayent iamais
voulu s’armer contre la royne d’Angleterre ? c’eſt
pluſt oſt la haine que le Pape, le roy d’Eſpagne, &
le duc d’Albe, portent à la royne d’Angleterre,
l’enuie qu’ils ont de la voir ſi heureuſe, au plus
fort des malheurs de tous ſes voiſins.
L’ambition qu’ils ont de ce Royaume ſi floriſſ ant,
& encores l’indignatiõ qu’a le Pape, de voir
le Religion plantee, tant en ce Royaume, qu’en celuy
d’Eſcoſſ e, de voir ſes reuenus, & ſon authorité
du tout perdue, ſans eſpoir de recouurement.
La royne d’Eſcoſſ e ne leur ſert que de couleur, &
de leur fournir de moyens à pratiquer troubles, &
remuemens en tous les deux Royaumes : Quand
la royne d’Eſcoſſ e ny ſera plus, leur malice demeurera,
mais leurs moyens ceſſ eront, & entre autres
celuy qui eſt le plus ſpecieux, & auantageux pour
leur party : C’eſt que la royne d’Eſcoſſ e ne peut
faillir d’eſt re royne d’Angleterre, par le droict de
prochaineté, & cours de ſon aage.
Cette conſideration apporte de grands malheurs
à l’Angleterre : car les ennemis de la Religion
& de la Royne, en ont le cœur enflé, voyant
la ſaiſon de leur regne ſi proche : Ses plus affect iõnez
ſeruiteurs, en ſont au contraire intimidez,
voyans leur ruine d’autant approcher : & les Prin-