penſant aſſ eurer ſon eſt at elle le met en guerre &
en danger : pour le moins le roy d Eſcoſſ e ſon fils,
comme nous venons de dire, s’il deuient grand :
ne ſeroit pas vrayement fils s’il ne haiſſ oit mortellement
l’Angleterre, voyant l’outrage qui aura
eſt é fait à ſa mere : & quoy qu’il trouue bon d’eſt re
Roy aſſ euré par ce moyen, ſi eſt -ce qu’il fera
comme Dauid de celuy qui auoit tué Abſalon
ſon fils, ennemy & conſpirateur contre ſa vie &
ſon eſt at. Voila donc vne haine entre ces deux
Royaumes qui ſont à preſent de bon accord , &
vne guerre mortelle preparee à venir.
Ie te laiſſ e à penſer maintenant l’amy, ſi ce ne
ſont pas là des raiſons & circonſt ãces de tel poids
qu’elles peuuent bien emporter à vne iuſt e balance,
tout ce que tu pourrois dire alencontre pour
vouloir comprendre la royne d’Eſcoſſ e en la condemnation
que nous tenons tous eſt re treſiuſt e,
ſur les conſpirateurs contre l’eſt at & la vie d’vn
Prince.
Le pol. Tes raiſons ont quelque apparence, pour
emporter les paſsionnez au party que tu auois
prins à deffendre : Mais elles ne peuuent en rien
eſmouuoir vn cerueau bien fait vn iugemẽt cler,
& vne conſcience nette, qu’elle ne iuge le plus honeſt e,
le plus iuſt e & vtile eſt re touſiours de mon
party. Et qu’il ſoit vray, eſcoute vn peu en ſilence
ce que i’en ſcay & ce que ie t’en veux dire.
Le premier poinct que tu as allegué de ce que
la royne d’Eſcoſſ e n’eſt iuſt iciable de la royne
d’Angleterre, ains eſt egalle en puiſſ ance à elle,
ſouueraine en ſa terre comme elle, & que ce ſe-