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D I A L O G V EI I.

terre : d’oublier ceſ‍te vertu ſi recommãdable aux Princes, que la debõnaireté par la cruelle effuſiõ de ſãg de ſes plus proches, les anciens Empereurs qui ont pardõné les cõiurations contr’eux faites, luy ſeront propoſez, leſquels elle a ſurpaſ‍ſé iuſques à preſent en ceſ‍te louãge d’humanité & clemence. Dauantage la punition qu’on en feroit ſi ignominieuſe : que ſi d’vn coſ‍té on met deuant les yeux la maieſ‍té Royale, en laquelle chacũ à veu la royne d’Eſcoſ‍ſe, eſ‍tant royne d’Eſcoſ‍ſe & de Frãce des deux plus ancienes Couronnes de toute la terre, & apres le ſpec‍tacle miſerable, qu’elle fuſ‍t liuree entre les mains d’vn bourreau : il n’y a ſi felon & cruel cœur tant fuſ‍t il ſeuere & hardy en la condãnation, qui ne fuſ‍t amolly & larmoyãt à l’execution. D’autre part le reſpec‍t du fils du roy d’Eſcoſ‍ſe ſera de quelque valeur, pour reſpec‍ter l’honneur de la mere inſeparable de l’honneur du fils : lequel ne peut eſ‍tre, s’il a bon cœur, qu’il ne ſe reſ‍ſente du des hõneur que ſa mere aura ſouffert par la main des Anglois : tellement que quãd la mere en ſeroit digne, ſi on aime ou reſpec‍te le fils : il faut luy deferer en ceſ‍t endroit qu’on ne deshonore point la mere & luy en elle conſequẽment. Outre les points que i’ay traic‍tez de la iuſ‍tice & de la cõmiſeration, encore adiouſ‍tera-on ce point de l’vtilité du royaume : car on dira ſi on viẽt iuſques là que d’entreprẽdre ſur la perſonne de la royne d’Eſcoſ‍ſe : les Rois voiſins auront vn beau pretexte, voire occaſion, digne de Rois, protec‍teurs des Princes affligez, d’entreprendre vne guerre contre la royne d’Angleterre : de ſorte que