eſprit, n’a peu eſt re retenue ny empeſchee qu’elle
n’ait tẽté le dernier effort de ſõ deſt ĩ, trainãt auec
ſon deſaſt re la ruine de tous ceux qui s’en ſont accoſt ez. L’infortuné duc de Northfolc a eſt é le
dernier, qui par ſon ſupplice nous ſert de bon teſmoin,
quelle n’a laiſſ é peril à eſſ ayer. Ayant fait
la plus haſardeuſe entrepriſe qui ſe peut faire, qui
eſt , d attenter ſur la vie de celle qui a la ſienne en
ſa puiſſ ance, & de contraindre ceux qui ont ſa vie
en leurs mains, de n’eſt imer point leur vie eſt re aſſ euree
s’ils ne luy oſt ẽt la ſiene : Mais qu’attendẽt
ils ces Anglois ? N’y a-il ame qui remonſt re à la
Royne & à ſon Conſeil la neceſsité qu’ils ont de
s’oſt er vne telle eſpine du pied ?
L’hi. Voire dea : Il y en a eu des plus doct es & plus
zelez qui n’ont rien oublié à luy dire ſur ces arguments :
Mais la royne d’Angleterre eſt ſi bonne,
elle eſt tant pleine de clemence & douceur quelle
ne prent point de plaiſir à voir reſpandre le ſang.
Le pol. Quelle douceur noſt re Seigneur, & quelle
clemence eſt celle-là, qui traine auec ſoy la ruine
d’vn eſt at ſi beau & ſi grand, & de la Religion enſemble !
N’eſt -ce pluſt oſt la cruauté la plus extreme
qu’on vit onques ? Si vne telle calamité ſe
peut euiter par moyẽs iuſt es & licites : Celuy qui
ne l’empeſchera ne ſera-il pas coulpable de tous
les mal-heurs qui en aduiendront : Sera-ce pas vne
cruelle clemence pour eſpargner le digne de
mort, faire mourir tant d’innocents, & vne double
charge de conſcience à vn Prince de ne vouloir
faire iuſt ice, ne procurer le ſalut de tout ſon
Royaume. Dieu preſẽte ce choix à la royne d’An-
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D I A L O G V EI I.