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D I A L O G V EI I.

quel remede quand les principaux d’entre les gẽs d’Egliſe qu’on appelle, qui deuſ‍ſent porter le flambeau deuant les autres, ſe contentans d’auoir receu la doc‍trine, n’ont cure de reformatiõ. Et quel que bon exemple que leurs voiſins Eſcoſ‍ſois & autres peuples qui l’ont receuë, leur en ſachent dõner, n’ont pas honte de ſe monſ‍trer ennemis ouuerts de toute diſcipline, cependant la feinte ſimplicité du ſurpelis plié menu comme celuy d’vn preſ‍tre, la ſotte & ſuperflue clarté des chandeles en plein midy, le ſon ſans intelligence des Orgues, La gaye muſique gringotee ne manque point dedans leurs temples, en leurs ſeruices ordinaires. Là deſ‍ſus Monſieur l’Archeueſque, Monſieur le Primat, Mõſieur l’Eueſque, & autres tels officiers accompagnez de pages, laquets, eſ‍taffiers, & autres falots, iuſques à 20 30 40 100, & tel y en a iuſques à 200 cheuaux.

Le pol. O Seigneur, iuſques à quand y aura-il de tels Maiſ‍tre d’hoſ‍tels en ta maiſon ! Quels vignerons, quels moiſ‍ſonneurs ! ils ont prins l’Euangile en vain les paillards, & s'en ſont fait riches.

L'hi. Bellement ie te ſupplie, tu es trop prodigue cenſeur, ils ne ſont pas tous ainſi Dieu mercy, & pour le moins la doc‍trine eſ‍t pure parmi eux.

Le pol. Voire dea ! Mais où ſont les fruic‍ts de la vigne du grand Seigneur ? Ne ſont-ce pluſ‍toſ‍t des lambruſches que bons raiſins ? Et ne craignent-ils pas, ie parle à ceux que le Seigneur a eſ‍tablis guettes ſur Iſrael, que le Seigneur leur redemande les brebis qui periſ‍ſent par leur faute : Voire & les

vns & les autres ne craignẽt-il pas que le Seigneur

oſ‍te