en leur puiſſ ance, que ce ſoit ce qu’ils deſiroyent.
Ainſi dy-ie m’auient-il de te voir maintenãt
icy.
Le pol. Ie t’aſſ eure mon grand amy, qu’il m’auient
auſsi tout de meſme, en t’y voyant.
L’hiſt . Si n’eſt -ce fable, ny fantoſme, nous voicy
tous deux, Dieu merci.
Le pol. Dieu ſoit loué, qui nous a conduits à ſauueté,
& nous a faict entrerẽcontrer lors que nous
y penſions le moins. S’il te ſemble nous en remercierons
enſemble noſt re bon Dieu, de tout noſt re
cœur, & puis apres nous entretiendrons l’vn l’autre
tout à l’aiſe du ſuccez de nos voyages.
L’hiſt . Nous ne pouuons honeſt ement laiſſ er paſſ er
ceſt e occaſion, de remercier bien humblemẽt
noſt re grand Dieu, ſans encourir le vice d’ingratitude,
l’vn des plus deſplaiſans à Dieu, & moins
ſouffrable entre les hommes. Mais il nous faut
tenir la porte cloſe, pour euiter l’inconueniẽt qui
nous pourroit ſuruenir, veu le lieu où nous ſommes :
où le pur ſeruice & l’inuocation du nom de
Dieu (comme en tout le reſt e de la Papauté) eſt
deffendue.
Le pol. I’eſpere que bien toſt (comme il nous eſt
commandé de Dieu, expedient pour nos miſeres
& neceſſ aire pour noſt re deuoir) il nous ſera auſsi
permis de ſeruir Dieu par tout ouuertement. Apres
que ſa Maieſt é aura fait iuſt ice de la grande
Paillarde, qui a corrompu la terre par ſa paillardiſe,
& qu’il aura vengé le ſang de ſes ſeruiteurs de
la main d’icelle : lors que les Rois de la terre, qui
ont paillardé auec elle, & ont veſcu en delices,