Ali. Ie n’ay pas retenu le tout : mais voicy ce que
i’en ſcay.
C’eſt Chilperic indigne d’eſt re Roy,
Mange ſuiet, tout rouillé d'auarice,
Cruel tyran, ſeruiteur de tout vice :
Lequel d’impoſt s ſon peuple deſt ruira,
Ses citoyens en exil bannira.
Affamé d’or, & par armes contraires,
Voudra rauir la terre de ſes freres.
N’aimant perſonne, & de perſonne aimé,
Qui de putains vn ſerrail diffamé,
Fera mener en quelque part qu’il aille :
Soit temps de paix, ou ſoit temps de bataille,
En voluptez conſumera le iour,
Et n’aura Dieu que le ventre & l’amour,
Du peuple ſien n’entendra les complaintes,
Toutes vertus, toutes couſt umes ſainct es
Des vieux Gaulois, fuyront deuant ce Roy :
Grand ennemy des paſt eurs de ſa loy.
Les eſcoliers n’auront les benefices,
Les gens de bien les honneurs des offices.
Tout ſe fera par flateurs eshontez,
Et les vertus ſeront les voluptez.
Iamais d’enhaut la puiſſ ance celeſt e,
Ne monſt ra tant ſon ire manifeſt e,
Et iamais Dieu le grand Pere de tous
Ne monſt ra tant aux hommes ſon courroux :
Signes de ſang, de meurtres, & de guerre,
De tous coſt ez vn tremblement de terre
(Horrible peur des hommes agitez)
De fonds en comble abbatra les citez.
Iamais les feux la terre ne creuerent