quelque bonne vie & changement de mœurs que i’aye apperceu en mes proches voiſins qui en faiſoyent profeſsion, & ie laiſſ e à part ceſt e barbare tuerie que l’Hiſt oriographe a recité) tout y eſt tellement conduit, qu’il n’eſt pas poſsible de voir vne plus grande maſſ e de meſchãcetez, ny vn chaos plus horrible, ſoit que tu regardes la Iuſt ice, ou que tu contemples la Police, depuis vn bout iuſques à l’autre. Que dy-ie, ſi tu les regardes : tu aurois beau y regarder, tu ne les y ſcaurois voir : elles n’y font pas, pieç’a qu’elles s’en ſont allees : on ne les y trouue plus qu’en eſcrit, on n’y voit que leurs noms & leurs maſques. Quant au ſeruice de Dieu que nos peres nous auoyent apprins à bonne intention, nos Princes d’auiourd-huy, leurs courtiſans, & à leur imitation vne infinité d’autres gentils hommes & de bourgeois & marchands, ne s’en font que rire & moquer. Le ſoldat le deſpite & deteſt e : la cour pour le dire en vn mot à l’exemple du Roy, & la plus grande partie de France à l’exemple de la cour eſt pleine de blaſphemes, d’atheiſme, & parmi eux l’epicureiſme, l’inceſt e, la ſodomie, & toute autre ſorte de lubricité, eſt vulgaire & familiere. Tu as ouy combien de fois la foy publique (qui deuſt eſt re vn lien indiſſ oluble pour entretenir la ſocieté humaine) y a eſt é violee, tellement qu’on ne ſcait plus à qui lon ſe doit fier. Nous penſions qu’apres tant d’Edict s rompus, celuy de la pacification derniere, fait au mois d’Aouſt en l’an 1570. ſeroit à la fin obſerué. Noſt re poure France
commençoit d’auoir quelque relaſche à ſes miferes :