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D I A L O G V EI.

Que qui aime ſa vie, ſon pere, ſa mere, ou ſes biens, plus que ta gloire & ton honneur, n’eſ‍t pas digne d’eſ‍tre des tiens. Toy Pere, qui nourris les corbeaux, & donnes robbes ſomptueuſes aux lys des champs deuant nos yeux.
Qui as nourri ton peuple au deſert de la manne treſprecieuſe, les entretenant veſ‍tus comme tes mignons & tendrets. Arrache de tes enfans la deffiance de diſette, que le diable, le monde, & la chair, impriment dans le cœur des hommes.
Ramentoy-leur Seigneur, les merueilles que ton Fils noſ‍tre Seigneur Ieſus Chriſ‍t fit, en repaiſſant abondamment ceux qui oublians eux-meſmes, le ſuyuoyent, pour ouyr ſa voix, comme les brebis leur paſ‍teur.
Monſ‍tre-leur que ton bras puiſ‍ſant eſ‍t touſiours ſemblable à ſoy-mefme, ſans diminuer ou accourcir : ſinon autant que noſ‍tre ingratitude & deffiance, diuertit ou empeſche le cours de tes benedic‍tions & graces. Et pour autant que la faute que les tiens commettent en ceſ‍t endroit, eſ‍t grande & deteſ‍table, Toy Pere, qui ne veux point la mort du pecheur, ains demandes qu’il ſe conuertiſ‍ſe & viue.
Conuerti les à toy Seigneur, ne leur imputant point leurs fautes. Touche leur le cœur cõme tu fis à Pierre te reniãt, afin que recognoiſ‍ſans l’horrible faute qu’ils commettent, ils s’humilient deuant toy; gemiſ‍ſent & pleurent pour leurs pechez : & ainſi releuez par ta main, qu’ils ſe mõſ‍trẽt forts & puiſ‍ſans, à ſouſleuer leurs freres infirmes. Ouure leur auſsi la voye Seigneur, afin qu’ils puiſ‍ſent