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D I A L O G V EI.

recerches, Eſ‍tant preſ‍ſé par le roy Loys II. d’emologuer vn Edic‍t qui n’eſ‍toit point de iuſ‍tice, & pour ce qu’il ne le vouloit faire eſ‍tant menacé par ce Roy là de la mort, & tout le parlement auſſi, s’habilla & auec luy tous les Senateurs de Paris de robbes rouges, & en ceſ‍t equippage s’en alla trouuer le Roy qui eſ‍toit courroucé outre meſure. Le Roy eſmerueillé de les voir en vn tel habit hors de ſaiſon, les enquit de ce qu’ils cerchoyent : Surquoy la Vaquerie reſpõdant pour tous, Nous cerchons la mort (dit-il) Sire, de laquelle vous nous auez menacez ſi nous ne confirmions voſ‍tre Edic‍t. Eſ‍tans tous appareillez de la ſouffrir plufſ‍toſ‍t que de faire choſe contre noſ‍tre deuoir & conſcience.

L’hiſ‍t. C’eſ‍tuy-cy n’auoit garde de faire le ſemblable, il prend trop de plaiſir à toute ſorte d’iniuſ‍tice pour s’y vouloir oppoſer. Mais, pour retourner à mon hiſ‍toire, Ainſi que le Roy alloit au palais, vn gentil-homme fut recognu en la trouppe pour Huguenot, & auſsi toſ‍t tué, aſ‍ſez pres du Roy (qui en ſe reuirant pour le bruit, ayant entendu que c’eſ‍toit) Paſ‍ſõs outre, dit-il, pleuſ‍t à Dieu que ce fuſ‍t le dernier !
Ce iour de mardi, & autres iours ſuyuans, il y eut peu de Huguenots tuez dans Paris, Car auſsi y en auoit-il peu de demeurez de reſ‍te.
Quelques Catholiques, prindrent la hardieſ‍ſe de ſauuer la vie à aucuns de leurs anciens amis & parens. Entre autres, Feruaques la voulut ſauuer au capitaine Monins, pour lequel il alla prier le

Roy, & pour tous ſes ſeruices paſ‍ſez, de luy don-

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