choſe aucune en fraude, & alencontre des Edict s
de paix, ſous le benefice deſquels, il commandoit
à tous ſes ſuiets, de ſe comporter & viure
paiſiblement l’vn auec l’autre : Ces letres eſt oyẽt ſignees
par Pinart ſecretaire d’eſt at, le 24. d’Aouſt .
La Royne-mere eſcriuit auſsi des letres auſdits
gouuerneurs & ambaſſ adeurs, de meſme ſuſt ance
que les letres du Roy. N’en l’vne n’en l’autre
de ces letres, il n’eſt oit faite aucune mention
de la conſpiratiõ de l’Amiral, ne de ſes conſorts.
Mais combiẽ que ces letres fuſſ ent enuoyees par
les prouinces de la France, dans Paris on n’oyoit
parler de choſe qui en approchaſt , ne qui tendiſt
à appaiſer la furie des ſeditieux.
Le lundi 25. d’Aouſt , les Pariſiens ayans aſsis
des gardes aux portes de leur ville, par commandement
du Roy qui en voulut auoir les clefs, afin
(ce diſoit-il) que nul Huguenot eſchappaſt par cõpere
ou par commere, apres auoir moiſſ onné le
champ à grand tas & à pleine main, ils alloyent
cueillant çà & là les eſpics reſt ans du iour precedent :
menaçant de mort quiconque receleroit aucun
Huguenot, quelque parent ou amy qu’il luy
fuſt : de ſorte, que tant qu’ils en trouuerent de reſt e,
furent tuez, & leurs meubles baillez en proye,
comme auſsi les meubles des abſens.
Le Roy donna aux Suyſſ es de ſa garde, pour le
bon deuoir qu’ils avoyent monſt ré en ceſt affaire,
le ſac & pillage de la maiſon d’vn treſ riche lapidaire,
nommé Thierry Baduere : i’ay’ ouy dire,
que ce qu’on luy a pillé, valoit plus de deux cens
mille eſcus.