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II

Le matin se lève et lance, au plafond de la chambre où dort Aline, l'image pâle des deux petites croix de Lorraine qui percent les volets. La jeune fille se lève d'un bond, enfile ses bas, ses pantoufles, sa robe qui se boutonne derrière, et lui donne l'air, avec son béguin, d'un petit enfant dans son blanchct. Elle court à sa fenêtre, ouvre les volets, et vite s'installe devant la table, où madame Villebau a fait placer la Remington,

Les doigts impatients enlèvent la lourde carapace de fer qui protège la frêle machine, et font lie, tic, tic sur les marteaux. Elle soulève le rouleau, essuie les engrenages, s'assure que la machine fonctionne bien. Sa petite figure jubile, il n'y a plus d'inquiétude dans ses yeux confiants, ni de tristesse sur ses lèvres : tout son être est en joie, parce qu'elle va travailler, gagner de l'argent!

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