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des mots, est bien un écrivain de chez nous.

Du haut des tours de Jérusalem, où je la vois se pencher sur la plaine et regarder qui avance du côté de Sion — Émir ou soldat — du haut de ces tours, où la brise du Liban gonfle ses voiles gris et caresse comme un doux emblème les deux petites mandarines qui sont sa parure d’épousée, Myriam Harry paraît être le fantôme de la sensualité de l’Orient dressé sur les ruines, non pour gémir, comme Esther, ni pour venger, comme Judith, mais pour moduler le nouveau cantique des Amants, qui s’élèvera de la ville sainte et, par sa bouche, fera frémir les reins et les cœurs !