Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je la suivis, non sans jeter un regard à droite, à gauche, et, par une porte entrebâillée, j’aperçus une table servie magnifiquement : petits fours et sandwichs, brioches et babas, tartelettes et choux à la crème, sans compter une multitude de bouteilles, verres, tasses et gobelets, qui me laissèrent à penser que Mme Aurel faisait bien les choses.

Dans le même temps, quelqu’un tira la porte sur cette royale collation, donna un tour et mit la clef dans sa poche.

— Tiens, pensai-je, c’est une précaution contre les bolchevistes ! Il y en a donc partout, à présent ?

Une poussée de la foule qui se ruait dans l’escalier me jeta au milieu d’un beau salon, aux trois quarts plein de messieurs âgés et de dames encore jeunes qui babillaient à cœur-joie. Personne ne fit attention à moi, et comme une barricade d’invités fermait le passage, j’eus le regret de ne pouvoir mettre mes hommages aux pieds de la reine de