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qui lui valut de prendre place tout de suite parmi les femmes célèbres, à côté de ces romancières bien différentes. d’elle : la tendre et douloureuse Jeanne Marni, la fougueuse Georges de Peyrebrune, l’imaginative Daniel Lesueur, la savante Jean Bertheroy. Sa Rebelle lui gagnait tous les cœurs, la Maison du Péché lui gagna tous les suffrages, ceux des philosophes croyants ou libertins, ceux des esprits de combat, qui s’étonnèrent que d’une main si sûre et si expérimentée une femme pût conduire la lutte dramatique qui est engagée dans un cœur où règne une austère janséniste, que va renverser l’épicurien, apportant avec lui la volupté et ses délices.

Ce roman reste l’œuvre maîtresse de Marcelle Tinayre, parce qu’il est le plus riche en philosophie, en méditation, en expérience, et puisqu’il est entendu qu’on est la femme d’un seul livre, elle est et restera l’auteur de la Maison du Péché.