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seras rien. Apprends de lui le plaisir, l’art et l’éloquence et, s’il t’échappe, poursuis-le jusqu’au cap Misène, où tu rencontreras Corinne, qui t’attend.

Une autre plus douce en ses façons, cajola l’enfant, qui la regardait sans la voir. Elle portait sur sa tête blanche coqueluchon de dentelle ; affiquets brodés sur sa robe de soie puce. Son haleine embaumait la bergamote.

— Do, l’enfant do ! Garde tes gémissements pour l’Amour ; tu en feras de belles chansons, qui te rendront célèbre parmi les hommes. Lis ma Chatte blanche et mes fictions : apprends de moi comment l’on console les cœurs qu’Amour a blessés.

À peine avait-elle dit qu’une ravissante personne s’approcha du berceau et dorlota l’enfant. Ses beaux cheveux blonds tombaient en longues boucles sur sa gorge de neige, et sa robe d’organdi s’étalait autour d’une crinoline. Un air de distinction, mêlé aux feux de la