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chose admirable ! Avez-vous lu la brochure de M. Clouard sur Mme Aurel et les attestations de Faguet, Rémy de Gourmont, Guillaume Apollinaire et tutti quanti ? Y-a-t-il au monde un thème plus dramatique que celui de l’affranchissement de la femme devant l’amour ? Concevez-vous ce qu’il y a d’inouï dans cette antinomie de la grandeur féminine et de la servilité de l’esclave soumise au plaisir du mâle ? Comprenez-vous la sainteté de cette croisade mystique pour la délivrance de sa chair et de son esprit avant l’union ? Mais qu’est-ce que Platon ? qu’est-ce que Nietzsche au prix d’une Aurel, qui crève le ventre de la poupée de son et veut y enfoncer un cœur neuf et magnifique ?

— Mais, affirma une admiratrice enflammée, il n’y a qu’un créateur au monde, entendez-vous, c’est Mme Aurel.

Je me le tins pour dit.

À quelque temps de là, je fus conviée