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Belle folie qui consiste à rester honnête vis-à-vis de soi-même. Louable naïveté qui, ayant adopté un idéal, ne le tient pas pour un sujet de dialectique mais bien pour une règle d’existence. Et puis ces étranges Malins ne récoltent que des injures, des calomnies, les tracasseries policières, la haine et le dédain des vieilles prostituées qui font du sentiment et se pavanent en vedette sous la lanterne à gros numéro des feuilles publiques, le mauvais-vouloir des chers confrères — et aussi l’estime des esprits courageux. Tels quels, ils sont tranquilles et confiants dans la justice de l’avenir.

Il y a quelque chose de plus étonnant que l’hypocrisie des bourgeois, c’est la résignation des pauvres. On dirait que ceux-ci goûtent de profondes jouissances à se laisser piler et piller…

Pourtant, ne pas trop s’y fier. Sous le nuage qui les couvre, on commence à entendre de sourds grondements. L’orage approche.

Rien désormais ne peut empêcher la révolution sociale d’éclater. Aveugle qui ne la voit pas venir.

Une des causes les plus déterminantes de la révolution, ce sera le machinisme. Nous assistons en effet à ce singulier phénomène : la machine produisant davantage et en moins de temps que le travail manuel devrait être un moyen de développer le bien-être général. Or, grâce au régime de propriété individuelle, il en va tout autrement. À mesure qu’une nouvelle machine est inventée qui per-