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de mon individu. Je ne puis donc, en bonne logique, attenter à l’expansion de mon voisin sans me blesser moi-même. Par suite, ce que je respecte en moi, je le respecterai en autrui. Il n’y a pas d’autre solidarité possible[1].


Conclusion

En résumé : l’Anarchie demande aux hommes, à tous les hommes qu’ils prennent conscience d’eux-mêmes — à cette fin elle sollicite ceci : qu’au lieu de se laisser mener par des appétits ou des sentiments à l’exclusion des idées, ils apprennent, par leur propre raison, à se servir de la volonté, synthèse de toutes les fonctions.

L’Anarchie combat toutes institutions, toutes lois, toutes religions qui entraveraient l’intégral épanouissement de l’individu — à cette fin elle détruit les concepts assortis de propriété et d’autorité.

L’Anarchie établit la solidarité — à cette fin elle démontre qu’il sied que chacun se développe sans nuire au développement d’autrui.

Par ainsi, tout ordre légal étant aboli, l’Anarchie établit l’harmonie.

Nous pouvons donc la définir maintenant : la libre action de chaque individu, spontanément déterminée par la conscience de ses besoins, régie par sa volonté raisonnée, limitée par son propre intérêt, partie intégrante de l’intérêt commun — pour le plus grand bien de l’espèce.

  1. Si l’on m’objectait certains accidents récents qui sembleraient venir à l’encontre de cette dernière proposition, je renverrais à la formule posée au début de mon étude.