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et le peu de gens qui étaient dévoués à l’archevêque ne pouvant l’emporter sur le grand nombre, il fut résolu à la pluralité des voix dans cette seconde assemblée d’aller à l’instant en corps trouver le comte de Fuentes pour le supplier d’accepter et de retenir, au nom et pour le roi d’Espagne, l’institution et destitution des magistrats et généralement la souveraineté, seigneurie et autorité temporelle de la ville, cité et duché de Cambrai avec toutes ses dépendances et appartenances, et de les accepter pour fidèles SUJETS, en les conservant dans les mêmes droits, franchises et immunités qu’ils avaient auparavant sous les archevêques, leurs princes souverains, en leur donnant tel dédommagement qu’il conviendrait.

Le conseiller pensionnaire fut chargé de faire la harangue et de présenter en même tems au comte neuf articles qu’ils le priaient d’accorder avantson départ de la ville, pour prévenir toutes les contestations qui devaient naître d’un changement de domination si subite.

Le comte n’accepta la souveraineté et n’accorda les articles que le 22 d’octobre ; mais comme il craignait d’être blâmé de cette usurpation, disent les historiens de Louis de Berlaymont, il inséra cette clause dans son apostille sur les requêtes. Le tout sous le bon vouloir de Sa Majesté[1].

L’archevêque ne fut pas plutôt informé des démarches des magistrats qu’il publia, quatre jours

  1. Dupont ne parle point de cette clause ; les historiens de Cambrai disent simplement que : le 22 octobre 1595, le comte de Fuentes, au nom de Philippe II, roi d’Espagne, accepta la souveraineté temporelle de Cambrai, que les habitans venaient de déférer à ce monarque.