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facilement qu’on se l’était imaginé. Ceux qui conservaient encore quelqu’attachement pour leur archevêque, représentèrent fortement que les sujets n’étaient pas les maîtres de disposer ainsi de la souveraineté de leur prince, et de se libérer de leur serment de fidélité envers lui, pout se lier avec un autre prince par de nouveaux engagemens, non contents d’avoir fait insérer dans le préambule du procès-verbal qu’ils dressèrent de cette assemblée, qu’ils délibéreraient de se mettre aux mêmes droits de subjection envers le roi d’Espagne, qu’ils étaient auparavant à l’endroit des archevêques, ils firent ajouter que c’était dans la confiance que l’archevêque serait content que la souveraineté de Cambrai passât à sa majesté Catholique, et parce que cette délibération était d’une trop grande conséquence. Ceux qui voulaient servir l’archevêque trouvèrent moyen de la faire remettre au lendemain, sous prétexte de convoquer une assemblée générale composée d’un plus grand nombre de bourgeois[1]. Tout le soir se passa en allées et venues, et chacun tâcha de fortifier son parti pour le lendemain.

Le comte de Fuentes agissait sourdement[2],

  1. On convoqua à cette assemblée tous les bourgeois. habitans gentilshommes, marchands et autres pour connaître leuravis. Le 17 octobre, huit heures du matin, ils approuvèrent à l’unanimité les propositions de la veille. Il est dtfnc bien constant que tous les habitans de Cambrai s’unirent pour donner à l’Espagne la souveraineté de leur ville, qu’ils n’y furent aucunement contraints, et quesile droit des nations de s’élire un roi n’avait été consacré par l’élévation de Pépin, par celle de Hugues Capet. tous les deux élus par le suffrage unanime des Francs, la délibération des Cambresiens aurait été annulée par les autres souverains de l’Europe, qui auraient dénié le pouvoir du peuple.
  2. Tous les historiens contemporains s’accordent à vanter la loyauté de Fuentes et son désintéressement, c’est donc à tort que MM. Balique et Cotolendy l’accusent de sourdes menées.