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Voici comment les historiens de Louis de Berlaymont racontent cet important événement de l’histoire de Cambrai :

Le comte de Fuentes avant de quitter Cambrai, rétablit l’archevêque, lui remit le gouvernement de sa ville et duché de Cambrai, pays et comté du Cambresis[1].

Louis de Berlaymont fit battre alors de nouvelles monnaies, avec ses armes d’un côté et les trois lions du Cambresis de l’autre[2]. Ce prince avait été si long-tems absent de la ville, qu’il y était en quelque sorte étranger ; aussi ne fut-il accueilli que par la populace, qui croit toujours gagner à un changement. Le grand bailli du Cambresis, les prévot, échevins et magistrats de la ville de Cambrai, qui étaient en charge lorsque cette place capitula, étaient tous de la création de Balagny. Ils craignirent que si l’archevêque recouvrait ses droits, et principalement celui de créer les magistrats, il ne les destituât pour les punir de leur félonie[3]. Leurs appréhensions étaient d’autant plus fortes qu’ils sentaient qu’elles étaient bien fondées. La plupart s’étaient livrés au tyran et avaient été les ministres de toutes les cruautés exercées dans la ville, contre l’archevêque

  1. Il est bien évident que l’Espagne n’avait formé aucun projet sur la souveraineté du Cambresis, puisqu’elle la remit entre les mains de celui qui la possédait avant l’usurpation de Balagny.
  2. Il y en a beaucoup en cuivre rouge, mais quoiqu’il y en ait aussi de cette fabrique en argent et en or, il est fort rare d’en trouver.
  3. Cette expression n’était pas applicable aux magistrats créés par Balagny. Ils n’avaient rien promis à Louis de Berlaymont, et s’il y avait félonie de leur part, c’était envers celui qui les avait placés, et auquel ils avaient fait serment de fidélité.