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traité et accommodement, messire Louis de Stavelo, le comte de Hardi, le sieur de Glacon, cousin du sieur de Leofre et le sieur de Stevene Guerari, secrétaire de sa Majesté, lesquels sans demander ôtages ni sûreté de leurs personnes, entrèrent dans la ville avec les susnommés bourgeois et députés. Parvenus à l’Hôtel-de-Ville, il fut fait et dressé un traité, succinctement écrit en la forme suivante :

1o Que sa Majesté Catholique recevrait la ville de Cambrai en sa protection pour la maintenir et entretenir en toutes ses anciennes coutumes ;

2o Qu’elle pardonnait à tous et aux biens ;

3o Qu’il n’y aurait aucune garnison dans la ville, lorsque l’ennemi serait hors du pays ;

4o Que ceux qui voudraient se retirer pourraient le faire pendant quatre mois ;

5o Qu’on leur laisserait la faculté de vendre et transporter leurs biens ;

6o Que les soldats wallons jouiraient du bénéfice de ce traité.

Ce qui occasionna d’être si bref dans cette affaire, c’est que l’artillerie espagnole, qui avait cessé de tirer lorsque les bourgeois étaient parvenus au camp, recommençait à tirer sans relâche ; aussi se hâta-t-on de faire signer son Excellence et les autres seigneurs. Ce qui avait occasionné cet incident, c’est que les Français s’étaient amusés à tirer des coups d’arquebuse sur ceux du camp, et avaient tué quelques genlilshommes ; toutefois, après la signature du traité, la batterie cessa son feu. Les Français avaient imaginé ce moyen pour épouvanter les bourgeois et les engager à se défier des Espagnols, ou bien afin qu’il se fit quelque division entre eux, espérant que leurs affaires en iraient mieux.

Pendant que nos députés étaient allés trouver son Excellence, Balagny envoya deux de ses hommes