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un assaut, d’autant plus qu’ils considéraient que les Français voulaient acquérir de l’honneur sans se soucier beaucoup du salut et de la ruine des bourgeois, ayant près d’eux la citadelle, où ils trouveraient une bonne et sûre retraite s’ils étaient trop faibles.

Leofre avec quelques bourgeois ayant constaté que la brèche était déjà très apparente et serait praticable si la batterie continuait encore quelques heures. Il fut résolu d’envoyer vers son excellence des personnages et bourgeois qualifiés, afin de traiter un accommodement. On députa le sieur du Fagnolet et le sieur de Bernimicourt, Ecuyer-Prévot de la ville, avec charge expresse de s’ad resser à M. le duc d’Arschot auquel les bourgeois se recommandaient très humblement, et qu’il lui plut prendre leur cause en main.

D’après cette décision, MM. du Fagnolet et Bernimicourt sortirent de la ville par une corde attachée au rempart près de la tour au Caudron ; car il eut été trop long de passer par la porte de Cantimpré. Comme les députés se rendaient à Niergnies pour aller trouver le duc d’Arschot, ils rencontrèrent le prince d’Aveline, napolitain, qui, sachant l’objet de leur mission, les fit rebrousser chemin pour les conduire à son Excellence, auprès duquel était déjà arrivé un nommé Philippe le Lardier, avec d’autres bourgeois sortis par la porte de Cantimpré. Lardier avait commencé une harangue en langue italienne, disant : que les bourgeois avaient pris les armes contre les Français, s’étaient rendus maîtres d’eux, avaient contenu les suisses, et suppliaient d’être reçus à faire un accommodement avec sa Majesté Catholique, ce qui fut confirmé par du Fagnolet et Bernimicourt.

Son Excellence condescendant à la demande des Cambresiens, envoya à Cambrai pour faire le