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le sieur de Vicq avec environ 200 chevaux de ceux qu’il avait amenés, et les ayant mis à pied, bien armés et garnis de piques, il vint en cet équipage faire une ronde, montant à la porte Cantimpré jusqu’à la porte St-Georges, faisant ainsi parade de ses gens en armes, et prêts à fondre sur les bourgeois, ce qui les intimida complètement. Une heure après, arriva une autre compagnie de 300 hommes, aussi armés de toutes pièces et garnis chacun d’une pique au lieu de lance ; ils vinrent se ranger en bataille au-dessous du rempart, à l’entrée de la rue des Cygnes, et aussitôt on retira la compagnie de Nicolas Sart, qui était placée à la tour Caudron ; elle fut menée pour corps-de-garde en la maison de ville, et le capitaine Baudin, qui tenait la tour aux Arquets[1], fut mis en la place dudit Sart. Des soldats, partie wallons, partie français, occupèrent la tour aux Arquets ; par ce moyen, tout fut appaisé.

Mardi à minuit et au matin, le tocsin sonna l’alarme, mais ce ne fut rien. Si les Espagnols eussent attaqué ce jour là avec vigueur, il est certain que les bourgeois eussent repris les armes pour les seconder, car ils n’attendaient autre chose, comme ils le montrèrent le lundi suivant. Ils ne furent point étonnés du déploiement de forces qu’avait fait Balagny ni du changement des compagnies, leur parti était pris de ne plus combattre. Balagny ayant appris que Normand s’était évadé du rempart et s’était transporté au camp, pour avertir son excellence de la bonne volonté qu’avaient les bourgeois de secouer le joug français, il se douta bien que les espagnols redoubleraient d’efforts pour emporter la ville. En effet,

  1. Cette tour est en face de la maison des bains publics ; c’est dans cette tour que se trouve la machine qui sert à inonder les fortifications de Cambrai.