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les soldats et les bourgeois qui étaient au rempart, et particulièrement ceux qui travaillaient au grand retranchement ; on y posa deux canons pour battre ceux de laNeuville et de la Justice, mais la batterie de la Neuville déplaça les canons de la plate-forme qui devinrent tout-à-fait inutiles.

Le même jour au soir, quelques cavaliers sortirent de la ville par la porte Neuve ; ils furent aussitôt rechassés dans la ville.

Le vendredi au matin, ceux du camp érigèrent un petit fort au-dessus du moulin de Proville, à l’enfourchement des trois chemins, où ils se mettaient tous les jours en armes, pour attendre le secours si désiré par les français et si redouté par les bourgeois.

Le samedi au soir, les Français essayèrent de faire une sortie pour attaquer les tranchées ennemies ; ils jetèrent quelques grenades, brûlèrent quelques gabions, mais ils furent aussitôt repoussés.

Le même jour un bruit sinistre se répandit dans la ville ; on assurait que les Espagnols avaient creusé des mines sous les remparts et qu’elles étaient prêtes à jouer. C’était un gascon, pris allant d’un quartier à l’autre avec un flacon, qui avait fait ce conte ; il montrait en même tems des trous et des ouvertures que faisaient les Espagnols, comme une preuve de la vérité de son récit ; mais il n’en était rien, ces ouvertures devaient servir à placer de nouvelles batteries, et l’on s’en inquiétait peu ; car les ennemis avaient déjà tiré plus de 7,000 coups de canon, sans avoir fait la moindre apparence de brèche ; les maisons seules avaient souffert.

Le jeudi 25, vers les sept heures du matin, les Espagnols commencèrent à battre la ville avec douze pièces de canon, du côté de la porte du Mal, tant pour écraser ladite porte que les casemates