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Le samedi 9 après-dîner, les assiégés firent une sortie par les casemates de la porte Robert ; ils allèrent investir les tranchées du camp, brûlèrent quelques gabions et tuèrent plusieurs soldats qui étaient aux tranchées. Cependant, quoiqu’ils fussent 200 cuirassiers, ils furent repoussés à grands coups de piques et de mousquets ; les capitaines français et suisses furent contraints de se retirer et de se jeter à corps perdu en bas des fossés pour se sauver ; plusieurs demeurèrent sur la place, mais on n’en a jamais su le nombre.

Le même jour le neveu de M. de Buchi, chevalier du St-Esprit et conducteur du duc de Rhetelois, fut tué sur le rempart tandis qu’il regardait ce qui se passait dans les fossés ; il fut enterré dans la chapelle de Notre-Dame de Grâce.

Le même jour, tous les capitaines bourgeois reçurent l’ordre de se trouver l’après-dîner dans la maison de ville, avec leur lieutenant et cinq à six des plus notables de leurs compagnies. Chacun espérait quelque chose de bon de cette convocation, c’est-à-dire qu’on en viendrait à une capitulation, d’autant plus que le bruit courait que ceux du camp avaient poussé leur tranchée jusqu’au boulevard Robert ; mais il n’en était rien : Balagny en réunissant les chefs des compagnies, n’avait d’autre but que d’endurcir les bourgeois et les faire aller hardiment aux armes, il leur dit : qu’il ne voulait contraindre personne, mais qu’il remarquerait ceux qui se montreraient tels qu’il le désirait.

Le dimanche suivant, sur les 4 heures du matin le Sr de Vicq, gouverneur de St-Denis, arriva à Cambrai avec 400 chevaux, partie roussins, partie bidets, partie gascons, partie picards, sans avoir eu aucune rencontre. On dit que ce fut par la faute de quelques capitaines du camp qui donnèrent pour excuse qu’ils avaient défense de combattre.