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Le même jour, un gascon, soldat des gens du duc de Rhetelois, voyant vers le soir cinq bourgeois deviser ensemble dans la rue St-Georges, vint frapper un coup d’estoc au milieu d’eux, perça le bras gauche du nommé Philippe Laoust, homme honorable, blessa ensuite la fille d’un bourgeois nommé Adrien Doby, à laquelle il coupa trois doigts, blessa une autre femme au bras, et de retour en son logis, s’efforça de violer une jeune fille en présence de son père et de sa mère, qu’il avait attachés avec des cordes. Cet homme ayant été arrêté, sur la plainte de Philippe Laoust et celle des autres offensés, fut élargi lo lendemain, sans autre justice, et l’on se moqua des bourgeois, qui en gardèrent rancune avec raison.

Le samedi 2 septembre, une nouvelle escarmouche eut lieu du côté de la porte de Selles ; mais les Français furent encore repoussés avec perte jusqu’aux fossés de la ville, quoiqu’ils eussent mis des fantassins en embuscade dans les manoirs du faubourg ; mais les Espagnols pensant que s’ils avaient eu de l’infanterie à la première attaque, ils auraient eu encore plus d’avantages, avaient mis 300 hommes en embuscade assez près de la Neuville, ce qui causa une grande perte aux français.

Les dimanche, lundi, mardi et mercredi, il ne se fit rien digne d’être écrit, sinon quelques combats entre 4, 5 ou 6 hommes, qui semblaient être plutôt des duels que des escarmouches.

Le lundi, ceux de la ville abattirent une belle tourelle assez haute et de magnifique structure en briques, que messire Robert de Croï avait fait bâtir sur le château de Selles, on donna pour prétexte à cette démolition, que ceux du camp pourraient l’abattre et qu’il pourrait y avoir quelqu’un de tué.

Le mercredi et le jeudi, on envoya sur le clocher