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du gouverneur s’avisa de commander, tellement qu’autant d’hommes il y avait près de lui, autant de divers commandemens, et le pis était que chacun voulait que ses ordres prévalussent et fussent mis à exécution, de sorte que ce qui était bien achevé un jour était rompu et anéanti le lendemain.

Le dimanche 27 août, on recommença la démolition de la tour de Gallus jusqu’au milieu.

Le mardi dans la nuit, ceux du camp firent une espèce de plate-forme plus près de la Justice, non loin des pierres jumelles ; ils continuèrent ladite tranchée le mercredi, tournant chemin droit à la Fosse-aux-Pailles.

Le jeudi pendant la nuit, ils terminèrent leur ouvrage et y placèrent quatre pièces de canon. Dès le matin, ils commencèrent à tirer tant après les défenses de la citadelle que contre les murs de la ville ; plusieurs boulets traversèrent St-Julien, St-Jean, St-Jacques-au-Bois, la Madeleine et quelques maisons bourgeoises ; de notre côté et de la citadelle on tira aussi force coups de canon sur le camp. L’ennemi démonta une de nos pièces, qui était sur le boulevard Robert, ceux de la ville démontèrent le moulin qui était audit lieu.

La nuit et le jour suivant, 1er septembre, ceux du camp recommencèrent une autre tranchée, en continuation de la première, passant au travers du chemin de Valenciennes ; ils y posèrent quelques pièces de canon vers la porte du Mal (Notre-Dame) et tirèrent aussitôt. Bontier, nommé Jean Caillou, fut le premier qui eut la tête emportée ; un autre un bras, un autre une cuisse ; ils en moururent quelques jours après.

Ledit jour vers midi, il se fit une belle escarmouche du côté de la Neuville ; 200 chevaux des mieux montés et armes sortirent de la ville par la porte de Selles et passèrent au long de la Neuville,