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Le mardi, deux coups de canon furent tirée du fort de Niergnies ; le premier atteignit la citadelle, passa au travers de plusieurs maisons et notamment dans une des chambres de Balagny.

Le jeudi au matin, deux autres coups furent tirés ; l’un tomba sur les remparts de la Porte-Neuve, les boulets pesaient 20 ou 23 kilos.

Le même jour, on mit en circulation la monnaie de cuivre qui se faisait des chaudières qu’on trouvait dans la ville ; on la distribua aux soldats pour leur paie, et à ceux qui avaient travaillé aux fortifications, au grand détriment et à la ruine des bourgeois qui n’en voulaient point recevoir, mais qui furent forcés de la prendre par le commandement fait le jeudi à la Breteque, de la part du magistrat, qui fit cette publication en manteau et non en robe, en menaçant des peines les plus sévères ceux qui refuseraient de prendre cette monnaie pour la valeur qu’on lui avait donnée.

Ce même jeudi 25 du mois, tout le camp qui était à La Folie et lieux circonvoisins, s’achemina dès cinq heures du matin vers Escaudoeuvres, où une bonne partie fut logée ainsi que Son Excellence, le reste campa dans la première vallée du côté de Cagnoncles. Ils commencèrent aussitôt quelques petits forts, sur la route de Valenciennes, et travaillèrent sans relâche toute la journée, pendant laquelle ils reçurent un nombre infini de fascines, qui s’amenaient du côté d’Inchy. Le même jour, à leur arrivée, il se livra un petit combat, assez près de la Justice, où fut blessé d’un coup d’escopette le capitaine Laderqueri, fils du censier de Fourque d’Oisy, lequel ramené à Cambrai, mourut aussitôt.

Le vendredi, ceux du camp firent faire un grand amas de fascines, et dans la nuit construisirent une courtine d’environ cent pas de long, près de la justice. Les Cambresiens pensant que c’était un