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Tel n’est pas le cas de La Reine du Matin et Le Roi Soliman (i85o).

« La reine de Saba c’était bien elle... qui me préoccupait alors — et doublement — . Le fantôme éclatant de la fille des Hémiarites tourmentait mes nuits, sous les hautes colonnes de ce grand lit sculpté, acheté en Touraine, et qui n’était pas encore garni de sa brocatelle rouge à ramages. Les salamandres de François I er me versaient leur flamme du haut des corniches où se jouaient des amours imprudents. Elle m’ apparaissait radieuse, comme au jour où Salomon l’admira s’avançant vers lui dans les splendeurs pourprées du matin. Elle venait me proposer l’éternelle énigme que le Sage ne put résoudre et ses yeux que la malice animait plus que l’amour, tempéraient seuls la majesté de son visage oriental. Qu’elle est belle ! Non pas plus belle cependant qu’une autre reine du matin dont l’image tourmentait mes journées. « Cette dernière réalisait vivante mon rêve idéal et divin. Elle avait comme l’immortelle Balkiss le don communiqué par la huppe miraculeuse. Les