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Zwei Seelen wohnen ach ! in meiner Brust Die eine will sich von der andern trennen ; Die eine hait in derber Lebenslust Sich an die Welt mit klammernden Organen. Die andre hebt gewaltsam sich vom Dunst Zu den Gefielden hoher Àhnen (i). Les Orientaux avaient cette même tradition et appelaient l’âme double Ferouer, et les philosophes antiques avaient, eux aussi, soulevé parfois cette question ! Mais Gautier ne s’intéresse pas à la philosophie, il veut évoquer simplement le fantastique et, en même temps et surtout, décrire les châteaux et les guerriers de l’antique Germanie. Comme toujours, il ne s’intéresse qu’à la langue et à l’évocation des images. Mais cependant, c’est un des (i) « Hélas deux âmes habitent dans mon sein. Je veux les séparer. L’une, dans son ardent désir de vie, s’attache, se cramponne à ce monde avec ses organes ; l’autre s’élève violemment du sein de la mort vers les domaines des sublimes ancêtres. » (Traduction F. Porchat, t. m, Hachette, 1860, p. i4q) Nous trouvons presque encore la même idée chez Wieland dans : Wahl des Herkules (1773).

« Zwei Seelen ach ! ich fuhl es zu gewisz « Bekampfen sich in meiner Brust « Mit gleicber Kraft. »

« Deux âmes ! ah, je les sens combattre dans ma poitrine avec une force égale... »