cet exemple est unique dans les contes fantastiques de Gautier.
Si le sujet de la Morte amoureuse (i836) est exclusivement d’Hoffmann, l’exécution en est bien de Gautier. Le thème principal est l’histoire tant de fois répétée par Hoffmann (Die Elixire des Teufels ) qu’il a prise lui-même à Lewis (Ambrosio or the Monk), l’histoire d’un prêtre qui pendant des années vit d’une double existence. Tout en étant curé dans un village éloigné pendant la journée, il se trouve la nuit d’une façon inexplicable à Venise, aux côtés de la belle courtisane Clarimonde, qui est elle-même une morte ressuscitée et qui vers la fin se dévoile femme-vampire. La ressemblance avec Hoffmann est poussée jusqu’à l’emprunt du nom qui lui est cher de « Sérapion». Mais si Hoffmann avait vu là surtout une occasion d’étudier psychologiquement la vie intime d’un homme double et d’introduire par-ci par-là quelques scènes effrayantes, si Lewis s’efforçait de trouver les complications et les aventures les plus extraordinaires, si tous les deux anathématisaient
