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qu’il a « toujours préféré la statue à la femme, et le marbre à la chair » (i). Mais s’il ne pouvait peindre avec le pinceau, il n’en fut pas moins un grand peintre et l’un des premiers dans l’œuvre écrite. Là non plus, il n’a pas de prime abord trouvé sa voie. Il commença, selon la mode du temps, à analyser les sentiments ; « mais, depuis la tentative de d’Albert, Gautier est dégoûté de tout art psychologique et affecte même de le mépriser. Il ne mettra donc que l’homme extérieur dans ses nouvelles, et l’homme extérieur n’est intéressant que quand il vit à cinq cents lieues ou à dix siècles de nous » (2).

N’oublions pas qu’il était avant tout romantique, et romantique voulait dire alors : ennemi acharné de tout ce qui pouvait sembler vulgaire et « bourgeois ». Le mépris du « bourgeois » lui défendait de se plaire aux tableaux intimes, la crainte du « vulgaire » le conduisait vers les images et les pays les plus flamboyants, les plus fantastiques ou (1) Th. Gautier. Portraits contemporains. — l’Autobiograpliie, Charpentier, 1267, p. G.

(a) Emile Faguct, op. cit., p. 3 12.