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teur. Non moins exacts sont les mots de Jules Janin : « style travaillé, pensée tourmentée, un vrai cauchemar pour tout dire — mais Nodier ne voulait pas faire autre chose quand il écrivait Smarra(i) — et ceux-ci : « Gomme étude d’une langue habilement, hardiment travaillée, ce conte de Smarra est une étude admirable (2) ».

Tous deux ont raison, c’est un chef-d’œuvre de style, mais presque uniquement de style. C’est une langue admirable, belle et harmonieuse, ornée de tous les bijoux et de toutes les fleurs, que lui ont prêtés avec beaucoup de plaisir, je crois, tous les poètes et tous les maîtres du monde entier. Lui-même dit, avec sa modestie habituelle que, « sauf quelques phrases de transition, tout appartient à Horace, à Théocrite, à Virgile, à Catulle, à Stace, à Lucien, à Dante, à Shakespeare ».

C’est injuste, car tous ces auteurs écrivaient dans des langues étrangères et Nodier écrit en (1) Notice sur Nodier précédant Francisais Columna. Tochcner. iS.î.j, p. 75.

(a) Ibid.