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c’est là un art différent. — S’il voulait, au contraire, faire simplement un conte terrible — il n’a pas réussi, justement à cause de l’impossibilité trop flagrante du dénouement. J’aime cent fois mieux, dans ce genre, La Conversation entre onze heures et minuit ou Le Grand aV Espagne de Balzac, qui ont paru quelques années plus tôt (en i832 dans les Contes bruns) et qui, je crois, ont beaucoup influencé, notamment pour les détails, l’histoire d’Inès.

Toutefois Inès de las Sierra ayant inspiré à Gautier une pièce de vers de toute beauté, parue sous le même titre dans Les Emaux et Camées, nous avons cru devoir en dire quelques mots. Nodier était un peu doctrinaire, il lui restait de vieilles habitudes de savant ; au fond, il était classique. Ces deux défauts, qui sont des qualités aujourd’hui, nous les voyons nettement, dans le soin qu’il apporte à son style, dans son goût pour les auteurs grecs et latins — bref un peu dans tout ce qu’il a fait. — Mais, nulle part nous ne les apercevons plus clairement que dans S marra ou les