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Sierras et dans une courte Plaisanterie, le Grimoire (i), on ne l’apercevait pas. Chose curieuse, dans cette nouvelle, le mauvais esprit qui découvre l’assassin ressemble à Méphistophélès beaucoup plus par son costume que par sa sagacité. Par contre si Inès de las Sierras n’est que vaguement apparentée au Voyageur enthousiaste allemand, elle s’approche beaucoup plus du Explained supernatural de M me Radcliffe et de son école. Ici aussi, après un long récit des aventures les plus fantastiques et les plus extravagantes, nous trouvons à la fin une explication naturelle (mais est-elle possible ?). Je crois que dans l’intention de Nodier c’était l’aire en même temps qu’une mystification, une sorte de Don Quichotte du roman extraordinaire. Mais pour arriver à cette lin, il faut avoir l’esprit de situation de Mérimée, et Nodier n’avait guère que de l’esprit de langue ; il savait admirablement jouer avec les mots ou conter délicatement une historiette, mais (i) Paru d’abord sous le titre de Le Nouveau Faust et la Nouvelle Marguerite.