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a emprunté beaucoup à Cazotte (i). Je crois que c’est bien exagéré. Biondelta est une peinture de la tentation et du péché, tandis que l’amour de Trilby garde toujours sa fraîcheur de pureté. Belzébuth veut perdre une àme, ici l’amour ne prend que la vie à deux innocents. Et si M. Montégut veut donner comme preuve irréfutable d’un emprunt lait à Cazotte la scène où Trilby insiste pour que la bien-aimée lui dise des mots d’amour, ne faudrait-il pas compter tous les livres d’amour comme autant d’imitations du Diable amoureux ? puisque nous y trouvons si souvent chez l’amant le désir d’entendre, sur les lèvres adorées, les mots : « Je t’aime ». Cependant, je ne veux pas contester que Nodier ait subi ici l’influence de Cazotte, comme celle de quelqu’un qu’on connaît et qu’on aime, mais elle est (i) Nos Morts contemporains. Paris, Hachette, i8S3, p. i5ç). « Que Nodier eu écrivant Trilby ait songé à Cazotte, cela est indéniable, car non seulement il s’est proposé le même sujet ’ ? fantastique, mais il lui a fait un emprunt très direct, quoique adroitement dissimulé. Quand Trilby insiste auprès de Jeanne pour qu’elle lui dise seulement : « Oui, Trilby, je t’aime», il ne fait cpio se rappeler y ?) le : « Dis-moi, je t’en prie, dis-moi, cher 13clzébulh, je l’aJore », du Diable amoureux.