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tète d’un vieillard, une paire d’yeux flamboyants se changeaient dans son esprit et se développaient en toute une histoire qui pourrait être vraie. Son imagination, toujours enthousiaste, travaillait sans cesse. Il amplifiait les faits les plus insignifiants, comme par exemple la réunion de Philadelphes qu’il transformait en une société secrète de première force et toute puissante ; une aventure quelconque devenait dans sa causerie — fut-elle familiale ou intime — une histoire extraordinaire, de la vérité de laquelle il était sincèrement convaincu (i).

Lettré délicat et savant bibliographe, il se passionne pour les contes de fées et les livres démologiques plus ou moins moyenâgeux ; ajoutons que dans sa jeunesse il avait personnellement connu Jacques Cazotte. Il se proposait même d’écrire un roman sur lui (2) ; à cette époque du xvm e siècle finissant, il fut des premiers à connaître dans (1) Cf. De nombreux passages dans le livre de M»* 6 Mcnnessier-Nodier : Charles Nodier. Episodes et souvenirs de sa uie(Paris, Hachetle, 1868), notamment p. 3o3. — Voir aussi : M. Salomon. Charles Nodier et le groupe romantique (Perriu et C’ e , 1908) passim. (2) Cet ouvrage inachevé est édité dans ses Œuvres complètes .